Le Défi Céleste Tome 2


                        Le Défi Céleste Tome 2

                   Les signes dans la création
                              Et la conscience

                         Par Djamal Boucherf

Authentification

Le présent ouvrage repose sur une double exigence,la fidélité à la Révélation et la rigueur de la raison. Sa base première demeure le Coran, parole de Dieu révélée au Prophète Muhammad  et les hadiths authentiques transmis par la chaîne des Compagnons, tels que rapportés par Al-Bukhârî, Muslim, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î, Ibn Mâjah et d’autres compilateurs reconnus par la tradition savante. Chaque verset cité a été vérifié selon sa sourate et son numéro et chaque hadith retenu a été authentifié selon la classification admise par les imams du hadith. Aucune parole attribuée au Prophète  n’a été reprise sans confirmation de sa solidité dans les recueils de référence.

Les exégèses coraniques utilisées proviennent des grandes références classiques de la science du tafsîr, parmi lesquelles Tafsîr Ibn KathîrTafsîr At-TabarîTafsîr Al-QurtubîTafsîr Al-Baghawî et Al-Jâmiʿ li-Aḥkâm al-Qur’ân. Ces ouvrages ont servi de fondement à l’interprétation spirituelle et scientifique des versets, en respectant le cadre de la croyance et la prudence exégétique des savants. Les avis et réflexions d’éminents penseurs musulmans tels qu’Al-Ghazâlî, Ibn Sînâ, Ibn al-Qayyim, Ibn RushdAl-Bîrûnî et Al-Haytham ont également été consultés pour mettre en lumière la continuité entre la pensée islamique classique et les découvertes scientifiques contemporaines.

Sur le plan scientifique, les sources mobilisées couvrent les domaines de la cosmologie, de la physique des particules, de la biologie moléculaire, des neurosciences et de la géologie. Les découvertes majeures relatives à l’expansion de l’univers, à la structure du vivant, à la génétique, à la formation de la Terre, à la stabilité des montagnes, au rôle de l’eau et à la dynamique du cerveau humain sont interprétées ici comme des signes de la perfection de la création et non comme des justifications de la foi. La science y est utilisée comme un miroir du sens, non comme un argument de la croyance.

Les travaux de scientifiques modernes tels qu’Albert Einstein, Stephen Hawking, Roger Penrose, AbdusSalam, Charles Townes, ainsi que ceux des chercheurs musulmans contemporains dans les domaines de la physique et de la biologie, ont été consultés dans une perspective de réflexion et de dialogue, non d’appropriation doctrinale. Le propos de ce livre n’est pas de démontrer la foi par la science, mais de montrer que la science, lorsqu’elle est observée avec justesse, conduit à la reconnaissance d’un ordre supérieur et d’une intelligence créatrice.

L’interprétation des versets coraniques s’appuie sur le principe de cohérence interne du texte sacré, c’est-à-dire la concordance des signes entre eux, dans les cieux, sur la terre et dans l’homme. Le Coran ne prétend pas enseigner les sciences empiriques, mais il invite à la contemplation rationnelle, à la vérification et à la méditation. Chaque correspondance entre une donnée scientifique et un verset est présentée ici avec prudence, dans un esprit de complémentarité et non de concordisme.

La langue de ce tome demeure celle du respect et de la rigueur. Aucune affirmation n’a été introduite sans appui scripturaire ou observation confirmée. Le lecteur trouvera dans ces pages la trace de l’effort d’unir deux démarches que l’histoire a souvent voulu séparer, la foi et la connaissance. En cela, ce travail s’inscrit dans la tradition des savants musulmans qui voyaient dans l’étude du monde une forme d’adoration et dans la recherche scientifique un prolongement de la contemplation spirituelle.

Ce tome, plus encore que le premier, met l’accent sur la précision des références, la fidélité des citations et la clarté des sources. Chaque citation coranique a été vérifiée selon le texte officiel du Mushaf al-Madînah, et chaque hadith selon les éditions critiques reconnues. Les termes arabes essentiels (nafsrûḥfitrakhalîfaāyah) ont été conservés dans leur translittération pour préserver leur sens profond et éviter toute réduction interprétative.

Enfin, ce travail n’a aucune prétention académique ou dogmatique. Il se veut une œuvre de réflexion et de méditation, guidée par la foi en la parole divine et par la reconnaissance de la science comme lumière. Son objectif est de relier ce que l’époque moderne a séparé, la recherche du savoir et la recherche du sens. Car il n’existe qu’une seule vérité, celle que Dieu a inscrite à la fois dans le Livre révélé et dans le livre de la création.

« Nous leur montrerons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est la vérité. »
(Sourate Fuṣṣilat, 41 : 53)

  

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيمِ

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Celui qui observe le monde sans arrogance voit dans chaque atome une preuve de Sa présence.
Celui qui écoute le silence comprend que la création parle encore.

Rien n’est muet, rien n’est perdu, tout est signe.

Et celui qui apprend à lire les signes comprend que la science et la foi sont les deux miroirs d’une même lumière.

 

Remerciements 

Louange à Dieu, Seigneur des mondes, qui m’a permis de poursuivre cette œuvre et de donner forme à ce second tome du Défi Céleste.
Sans Sa guidance, rien n’aurait été possible.

Je remercie ceux qui m’ont soutenu, parfois en silence, dans les moments de fatigue et de doute.
Ceux qui ont cru en la sincérité de cette démarche et qui ont vu dans la science une voie vers la foi.
Je pense avec gratitude à ma famille, à mes amis et à tous ceux qui m’ont encouragé par un mot, un regard ou une prière.

Je rends hommage aux savants de l’islam, aux chercheurs et aux penseurs de toutes les époques qui ont cherché la vérité sans crainte de la lumière.
Leur héritage commun m’a guidé sur ce chemin où la science et la spiritualité ne s’opposent pas mais se complètent.

Je remercie également chaque lecteur, croyant ou non, pour sa patience et son attention.
Car ce livre n’a de sens que s’il ouvre un espace de dialogue et d’émerveillement.
Puissent ces pages inspirer le respect du monde, l’amour du savoir et la reconnaissance du Créateur.

« Et dis : Seigneur, fais que je sois reconnaissant pour le bienfait dont Tu m’as comblé ainsi que mes parents, et que je fasse des œuvres bonnes qui Te plaisent. »
(Sourate An-Naml, 27 : 19)


Dédicaces

A Celui qui a créé la lumière et l’intelligence et qui m’a permis de les contempler dans le même regard.

A mes parents, qui m’ont appris la patience et la dignité.

A tous ceux qui cherchent la vérité, qu’ils la nomment science ou foi.

A ceux qui doutent, qui interrogent, qui espèrent malgré le silence.

A ceux qui ont perdu le sens du ciel, pour qu’ils le retrouvent en eux-mêmes.

Et à tous les lecteurs, croyants ou non, que ce livre accompagne dans leur propre voyage vers la connaissance et la lumière.

« Seigneur, accrois mes connaissances. »
(Sourate Ṭâ-Hâ, 20 : 114)

  

Citations d’ouverture

« Et Il vous a soumis tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, venant de Lui. En cela, il y a des signes pour des gens qui réfléchissent. »
(Sourate Al-Jâthiya, 45 : 13)

« Médite sur la création et non sur le Créateur, car ta raison atteindra la limite et ton cœur se perdra dans l’infini. »
(Parole attribuée à Ibn ʿAbbâs, compagnon du Prophète )

« Une heure de réflexion sur la création de Dieu vaut mieux qu’une nuit entière de prière. »
(Hadith rapporté par Al-Bayhaqî, classé hasan)

« Celui qui connaît Dieu par la science Le reconnaît dans la perfection de Ses lois, et celui qui L’ignore croit voir le hasard là où règne la sagesse. »
(Ibn Sînâ – Kitâb al-Shifâʾ)

« Plus je pénètre dans les mystères de la nature, plus je suis convaincu qu’une intelligence supérieure a ordonné l’univers. »
(Albert Einstein)

« Le savant véritable est celui qui s’incline devant ce qu’il ne comprend pas encore. Car dans ce silence se cache la vérité. »
(Al-Bîrûnî – Al-Qânûn al-Masʿûdî)

  

Présentation

Le Tome 2 du Défi Céleste s’inscrit dans la continuité du premier, mais il en approfondit la lecture. Le Tome 1 avait ouvert la porte du questionnement sur les origines, la création de l’univers, la place de l’homme, la succession des mondes visibles et invisibles. Ce second volume en développe la dimension intérieure et scientifique. Il explore la vie, la conscience, la terre et les lois qui les relient, pour montrer que chaque phénomène naturel porte l’empreinte d’un ordre supérieur. La démarche n’est pas celle d’un théologien ni d’un scientifique isolé, mais celle d’un observateur de la Révélation dans la création.

Ce livre cherche à concilier deux langages que l’histoire a séparés, celui du savant et celui du croyant. La science y est abordée non pour imposer la foi, mais pour en éclairer la cohérence. Le Coran ne se présente pas comme un traité de physique ou de biologie, mais comme un appel à la réflexion et à la contemplation. A travers les versets à connotation scientifique, il invite l’esprit à interroger la matière, à méditer sur les lois du monde et à reconnaître dans leur perfection la signature d’un Créateur. Le Défi Céleste ne prétend donc pas prouver Dieu par la science, mais redonner à la connaissance son horizon spirituel.

Chaque chapitre de ce tome aborde une dimension particulière du vivant. Les cieux, la terre, les sociétés humaines, la vie biologique et la conscience s’y répandent comme des cercles concentriques d’un même dessin. La géologie, la biologie, la physique et les neurosciences y sont convoquées non pour rivaliser avec la foi, mais pour l’honorer. Car toute loi naturelle est un signe, et tout signe appelle une lecture. La science moderne, lorsqu’elle reste fidèle à son éthique, rejoint les intuitions des anciens savants musulmans, comprendre, c’est s’incliner devant la sagesse du réel.

Le lecteur retrouvera ici le même ton que dans le premier tome celui de la narration contemplative, de la réflexion morale et de la rigueur des sources. Mais le Tome 2 introduit un regard plus précis sur les mécanismes du monde la structure de la terre, la nature de la lumière, l’organisation du vivant, la complexité du cerveau humain et la continuité du souffle vital. Ces sujets, loin d’être techniques, deviennent dans ces pages des paraboles du spirituel. Chaque loi de la matière révèle une dimension du mystère divin, chaque découverte scientifique devient un miroir du verset.

Ce travail ne cherche ni à réduire la foi à la science ni à opposer la science à la foi. Il s’efforce d’établir un pont durable entre deux modes de connaissance, celle qui observe et celle qui contemple. Les versets du Coran rappellent sans cesse cette unité entre les deux lectures, le Livre révélé et le livre de la création. Dans leur dialogue se trouve la vérité complète. Ce dialogue n’est pas nouveau, il prolonge celui qu’ont mené les grands penseurs de l’Islam, qui voyaient dans la recherche scientifique une forme d’adoration et dans la méditation spirituelle un acte de connaissance.

Le Défi Céleste est un appel à cette réconciliation. L’homme moderne, fasciné par la puissance de la technique, a souvent perdu le sens du signe. Il voit les choses, mais il ne les lit plus. Ce livre l’invite à redécouvrir la lecture du monde, à percevoir dans la matière la lumière du sens, à contempler le réel non comme un objet mais comme un message. Chaque chapitre propose un itinéraire de la terre au ciel, du visible à l’invisible, de la connaissance à la conscience.

Dans cette perspective, le Tome 2 n’est pas une fin mais une transition. Il prépare le regard à franchir un seuil celui de la compréhension des lois du vivant vers la compréhension de la vie elle-même. Car au-delà des structures, des cycles et des formes, demeure un souffle unique, la parole qui donne vie à tout ce qui existe. Celui qui l’écoute dans le monde, dans le texte ou dans son cœur, entend le même message : Sois, et cela est.

« Nous ne leur montrerons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes que pour qu’il leur devienne évident que c’est la vérité. »
(Sourate Fuṣṣilat, 41 : 53)

  

Préface de l’auteur

Lorsque j’ai commencé l’écriture du Défi Céleste, je ne savais pas encore jusqu’où ce voyage me conduirait. Je croyais seulement qu’il fallait témoigner, dire ce que la raison ne peut taire et ce que le cœur ne peut contenir. Le premier tome m’a conduit vers les origines du monde, vers les cieux, les étoiles, la matière et le mystère de la création. Ce second tome m’a ramené vers l’homme, vers la terre vivante, vers la science qui observe et l’esprit qui contemple. Entre les deux, il n’y a pas de rupture, il n’y a que la continuité d’un même souffle.

Lorsque j’ai commencé à lire le Coran, et cela tardivement dans ma vie, un sentiment étrange m’a envahi. J’y ai découvert des versets d’une profondeur immense, mais certains m’ont particulièrement touché, ceux qui parlent de la création, des cieux, de la terre, de la vie et de la mort. Ces versets à connotation scientifique m’ont semblé plus accessibles à un esprit comme le mien, encore ignorant des sciences religieuses mais familier du monde technique et matériel. Armé de ma carrière professionnelle dans le domaine scientifique et technique, il m’a été plus aisé d’y voir des correspondances, d’observer des analogies, de comprendre les phénomènes évoqués et de rechercher leurs équivalents dans la connaissance moderne. Peu à peu, cette curiosité est devenue une passion, puis un devoir. Une volonté m’a envahi, celle de partager ces découvertes, ces réflexions et cette lumière, non seulement avec les croyants, mais aussi avec ceux qui doutent, afin que chacun voie dans le Coran une source de connaissance et non un héritage figé.

J’ai voulu écrire ce livre comme on marche dans un désert, en cherchant les traces du vent sur le sable. Car la science moderne, malgré son éclat, oublie parfois de lever les yeux vers le ciel. Elle interroge la nature sans entendre la parole qui s’y cache. Le Coran, lui, n’oppose pas la raison à la foi, il les réunit dans une même lumière. C’est cette lumière que j’ai tenté de suivre, humblement, en reliant les signes visibles aux signes révélés.

Ce travail n’est pas celui d’un savant ni d’un exégète. Je n’ai ni la prétention d’expliquer les secrets de Dieu ni celle d’épuiser la sagesse du Coran. Je n’ai cherché qu’à contempler, à écouter et à transmettre. Les versets sont restés les maîtres

et la science n’a été qu’un miroir. Chaque ligne a été écrite avec la conscience de mes limites et la gratitude d’être encore un lecteur de ce Livre inépuisable.

Je crois que le miracle du Coran n’est pas seulement dans ses mots, mais dans la manière dont ils rejoignent les découvertes de chaque époque. Ce que la science découvre dans le ciel, le Coran l’avait déjà inscrit dans le cœur. Chaque verset parle à la fois à l’intelligence et à l’âme, à la logique et à la mémoire de l’invisible. Ce livre est né de ce dialogue entre la rigueur du savoir et la fragilité de la foi.

Le Tome 2 n’est donc pas une fin mais une étape. Il poursuit le même chemin que le premier, mais plus près de la terre et plus près de l’homme. Il explore la géologie, la biologie, la conscience, la mort et la vie éternelle non comme des sujets de science, mais comme des signes d’espérance. Car la science, lorsqu’elle est sincère, devient prière. Et la prière, lorsqu’elle est éclairée, devient connaissance.

J’ai voulu que chaque page soit une invitation à regarder autrement. A ne pas voir la nature comme une ressource, mais comme une révélation. A ne pas réduire le vivant à la chimie mais à l’ordre invisible qui le traverse. A ne pas craindre la raison, mais à la purifier par la foi. L’univers n’est pas un mécanisme aveugle, il est un langage adressé à ceux qui savent écouter.

Je dédie ce travail à ceux qui doutent, à ceux qui cherchent, à ceux qui prient en silence et à ceux qui étudient dans la lumière feutrée des laboratoires. Leurs chemins ne sont pas séparés, ils mènent au même horizon. Entre la foi du cœur et la science de l’esprit, il n’y a pas de frontière, seulement un pont à reconstruire.

Si une seule âme trouve dans ces pages une raison d’espérer, de réfléchir ou de s’émerveiller devant la création, alors mon effort n’aura pas été vain. Car ce livre n’appartient ni à une école ni à une époque, il appartient à cette parole éternelle qui dit à la fois Liset Réfléchis. C’est à cette injonction que répond Le Défi Céleste, unir la connaissance et la foi dans un même acte de gratitude.

« Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis, car ton Seigneur est le Très Généreux. »
(Sourate Al-ʿAlaq, 96 : 1-3)

  

Le Défi Céleste Tome2

Les signes dans la création et la conscience

 

Chapitre 1 – L’homme, signe vivant de la Création

Lorsque s’achevait le premier tome du Défi Céleste, le regard du lecteur s’était élevé vers les cieux. Nous avions contemplé les astres, la terre et les mers, les forces invisibles qui obéissent à un ordre parfait et nous avions vu dans ce grand livre du monde la signature du Créateur. Mais la Révélation ne s’arrête pas au dehors. Car Dieu ne se manifeste pas seulement dans l’infini des galaxies, Il se manifeste aussi dans l’homme lui-même, ce petit univers qui porte en lui les traces du souffle divin.

« Et sur la terre, il y a des signes pour ceux qui ont la certitude, et en vous-mêmes aussi. Ne voyez-vous donc pas ? »

(Sourate Adh-Dhâriyât, 20-21)

 

Ainsi commence le nouveau voyage non plus vers les étoiles mais vers l’intériorité. L’homme devient ici le centre d’observation, son corps, son âme, son intelligence, sa mémoire, sa place dans l’histoire car celui qui explore son propre être découvre les mêmes lois que celles qui gouvernent les mondes, équilibre, harmonie, justice, et finalité. C’est pourquoi le Prophète  disait : « Celui qui se connaît lui-même connaît son Seigneur. »

Ce Tome 2 vient donc prolonger la réflexion du premier Tome, après les signes cosmiques, voici les signes humains et historiques, ces marques vivantes que Dieu a déposées dans la chair, dans la conscience et dans les civilisationsL’homme n’est pas une créature étrangère à la nature, il en est la synthèse, le témoin et le gardien.

Son existence entière est un rappel, un enseignement, un champ d’épreuve. Sa naissance, sa croissance, son intelligence et même sa chute répondent aux mêmes lois que celles qui président à l’univers.

Mais l’homme est aussi un narrateur de l’histoire, à travers lui, les peuples se succèdent, les empires s’élèvent et s’effondrent, les civilisations suivent le cycle éternel de la foi et de l’oubli.

L’histoire devient alors un miroir moral, où se reflètent les conséquences de nos choix collectifs. Le Coran évoque sans cesse ces nations disparues :

« Parcourez la terre et voyez quelle fut la fin de ceux qui ont traité les signes de mensonge. » (Sourate Âl-‘Imrân, 137)

Ce deuxième volume nous conduira donc du cœur de l’homme au cœur de l’histoire, de la création du premier être à la destinée de l’humanité tout entière.Nous y découvrirons que chaque organe, chaque émotion, chaque acte de conscience est un verset silencieux. Et que chaque période de l’histoire porte dans sa gloire ou sa ruine, une preuve de la loi divine qui ne varie jamais.

Nous parlerons de l’argile et du souffle, de l’âme et de la raison, du cycle des peuples et des prophéties accomplies. Nous regarderons comment les découvertes de la science, loin de contredire la Révélation, l’illustrent davantage. Et comment les événements de notre temps, si troublés, rappellent les avertissements d’autrefois.

L’homme du XXIᵉ siècle se croit maître de son destin, mais il ignore qu’il reproduit les erreurs de ceux qui l’ont précédé. Sa technologie l’élève, mais son cœur s’assèche. Il explore les galaxies et modifie le code de la vie mais il a oublié Celui qui lui a donné la vie. C’est donc à cet homme moderne que s’adresse ce livre, à celui qui cherche encore un sens au-delà des circuits et des écrans, à celui qui pressent que la vérité ne se mesure pas en chiffres mais en lumière.

Car le défi céleste continue. Il ne se joue plus seulement dans le ciel, mais dans le cœur de l’homme. Et les vérités historiques que nous allons revisiter ne sont pas de simples souvenirs, elles sont des leçons vivantes, des avertissements pour celui qui écoute et des preuves pour celui qui doute.

« Nous leur montrerons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que cela est la vérité.» (Sourate Fussilat, 53)

 

Section 1 – Le secret de l’argile : symbolisme de la matière et de la vie

Il est dit dans le Livre :

« Nous avons créé l’homme d’une argile extraite d’une boue malléable. » (Sourate As-Sâffât, 11)

Cette phrase, si brève, contient tout le mystère de notre origine.
L’argile… simple mélange d’eau et de terre, matière humble que foulent nos pas mais que Dieu a choisie pour y déposer le secret de la vie. C’est à partir d’elle que naît la forme d’Adam ni pierre, ni feu, ni lumière mais terre malléable, symbole d’équilibre entre le minéral, le végétal et l’animal.

Ainsi, dès sa naissance, l’homme est un pont entre les mondes, il appartient à la matière par son corps mais à l’esprit par le souffle que Dieu y insufflera.

Les exégètes anciens ont longuement médité ce verset.
Ibn Kathîr rapporte, d’après Ibn ‘Abbâs (رضي الله عنه), que : « Allah prit de la terre une poignée contenant le doux et l’amer, le fertile et le stérile, le rouge, le noir et le blanc, c’est pourquoi les enfants d’Adam diffèrent dans leurs caractères et leurs couleurs. »

Ce hadith, rapporté aussi par at-Tirmidhî, montre que la diversité humaine n’est pas un accident biologique, mais une volonté divine.
De la même matière sont sortis les tempéraments les plus opposés, la douceur et la dureté, la clarté et l’obscurité, la bonté et la ruse.
Tout ce que nous voyons de contrastes dans les peuples et les visages trouve son origine dans la terre dont Adam fut formé.

L’argile, disent les anciens savants n’est pas qu’un symbole poétique. Elle recèle les mêmes éléments que ceux qui composent notre chair. Le fer coule dans notre sang, le calcium fortifie nos os, le potassium régule nos cellules et tous ces minéraux existent dans la poussière du sol. Les études modernes de biologie moléculaire confirment que la composition chimique du corps humain est presque identique à celle de la croûte terrestre, même proportion d’oxygène, de carbone, d’hydrogène et d’azote.

Ainsi, ce verset que les anciens lisaient comme un symbole devient aujourd’hui une réalité mesurable.Mais ce n’est pas la science qui valide la Révélation,c’est la Révélation qui donne à la science un sens,celui de reconnaître l’unité de l’origine.

Dieu a voulu que notre corps soit de terre pour que nous ne nous enorgueillissions jamais. Aucun métal précieux, aucune pierre lumineuse, seulement de la poussière que le vent disperse. Et pourtant, de cette poussière Il a tiré un être capable de raison, de tendresse et de prière. C’est là le premier signe de Sa puissance l’élévation de l’humble matière vers la conscience.

Dans les récits des compagnons, on trouve cette parole attribuée à ‘Alî ibn Abî Tâlib (رضي الله عنه) : « Étonne-toi de celui qui est sorti de la terre, qui marche sur la terre, et qui sera rendu à la terre, mais qui entre-temps se croit maître de la terre. »

Tout est dit. L’argile nous rappelle la fragilité, la dépendance et la modestie. Celui qui comprend qu’il vient de la terre ne se dresse pas contre son Créateur.Il s’incline car il sait que son origine est humble et que son souffle ne lui appartient pas. Le Prophète disait encore:

« Souvenez-vous souvent de celle qui détruit les plaisirs : la mort. »
(Hadith rapporté par at-Tirmidhî)

Et la mort n’est rien d’autre que le retour à la terre, le moment où l’argile reprend ce qu’elle a prêté. Entre ces deux silencescelui de la naissance et celui de la tombe se joue le drame de la liberté humaine. Nous portons en nous la mémoire de l’argile et c’est peut-être pour cela que l’homme, malgré tout son orgueil, reste attiré par la poussière, les montagnes, la terre mouillée après la pluie, il reconnaît inconsciemment sa propre substance.

Mais l’argile est aussi une matière docile, qui se laisse modeler.
C’est pourquoi Dieu l’a choisie comme symbole de l’homme, malléable, capable du pire ou du meilleur, selon la main qui le façonne. Si l’âme se tourne vers la lumière, elle se solidifie dans la vertu, si elle s’abandonne à l’instinct, elle se fissure et se dessèche. L’homme est donc une poterie spirituelle et la foi est le feu qui la durcit sans la briser.

Les savants musulmans ont souvent vu dans ce choix de matière un enseignement moral. Al-Qurtubî écrit :« Dieu a créé Adam d’argile pour lui rappeler l’humilité ; Il aurait pu le créer de lumière comme les anges ou de feu comme les djinns mais Il voulut que la miséricorde soit son essence. »

Ainsi, la terre d’Adam n’est pas un hasard mais un langage,
elle dit la patience, la fécondité, la soumission, la constance. Et c’est pourquoi Dieu a juré par la terre, comme Il a juré par le soleil et la nuit car en elle réside le secret de la vie et de la mort.

Aujourd’hui, la science tente de recréer la vie à partir de molécules simples. Des laboratoires cherchent à comprendre comment la matière inerte a pu donner naissance à la cellule vivante. Mais le croyant, lui, sait que le mystère ne réside pas dans la chimie, mais dans le Verbe qui dit “Sois !”.

L’argile reste de l’argile tant qu’elle n’a pas reçu le souffle.
C’est ce souffle qui transforme la poussière en chair et la chair en être pensant. Alors, chaque fois que l’homme contemple ses mains, qu’il marche pieds nus sur le sol ou qu’il voit un enfant naître, il devrait se souvenir que tout cela vient d’un même miracle, la terre devenue vivante. Et si, comme le dit le Coran :

« C’est d’elle que Nous vous avons créés, en elle que Nous vous ramènerons, et d’elle que Nous vous ferons sortir une autre fois. » ( , 55)

Alors chaque grain de sable sous nos pas porte une promesse celle de la résurrection.

Ainsi, la première leçon de l’argile est celle-ci,l’homme est né d’une matière silencieuse mais en lui parle la Parole divine. Et tant qu’il garde mémoire de cette argile originelle, il ne s’élèvera jamais au-dessus de sa condition de serviteur. Mais s’il l’oublie, s’il se croit maître et créateur, la terre qu’il foule deviendra la terre qui le reprendra.

Si vous avez aimé, veuillez trouver la suite du livre dans le lien ci-dessous:

https://lire.amazon.fr/sample/B0G9Y8HDQY?clientId=share


Commentaires

Articles les plus consultés