La création Et les signes Divins
La création
Et les signes Divins
Les Bédouins de Médine, habitués aux nuits claires et silencieuses du désert, levaient souvent les yeux vers les étoiles. Pour eux, ces lumières suspendues dans l’infini représentaient un mystère insondable. Certains compagnons demandèrent un jour au Prophète ﷺ : « Ô Messager d’Allah, dis-nous ce qu’il en est des cieux. » Le Prophète ﷺ leur récita alors ces paroles divines :
« Les cieux et la terre formaient une masse compacte, puis Nous les avons séparés, et Nous avons fait de l’eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas ? » (21:30).
Les auditeurs furent bouleversés. Ce n’était pas une description mythologique comme on en trouvait chez les peuples voisins, mais une vérité simple et profonde : les cieux et la terre étaient liés, puis Allah les a séparés. Ibn ‘Abbâs expliqua : « Le ciel retenait son eau, et la terre retenait sa végétation. Puis Allah fit descendre du ciel la pluie et fit jaillir de la terre les récoltes. » Ibn Kathîr ajouta que le verset souligne deux miracles : la dissociation initiale de l’univers et le rôle vital de l’eau. Quant à Al-Qurtubî, il voyait dans ce texte une preuve de la toute-puissance divine, qui créa l’ordre à partir du chaos.
Ce verset n’était pas seulement un rappel spirituel. Il éveillait aussi une curiosité : comment un monde unique put-il être séparé en ciel et en terre ? Les compagnons n’avaient pas les outils scientifiques pour aller plus loin, mais ils comprenaient que l’origine de l’univers était un signe direct de la grandeur d’Allah.
Des siècles plus tard, les savants musulmans s’en inspirèrent. Al-Biruni, au XIᵉ siècle, écrivait que la Terre n’était pas immobile, mais soumise à des lois, et il mesura son rayon avec une précision surprenante. Ibn al-Haytham, père de l’optique, mit au point une méthode d’observation rigoureuse qui devait influencer l’Occident. Tous étaient nourris par ce même esprit coranique : contempler le ciel comme une écriture divine.
Mais ce n’est qu’au XXᵉ siècle que l’humanité découvrit quelque chose d’étonnamment proche du langage coranique. Edwin Hubble observa que les galaxies s’éloignaient les unes des autres. Georges Lemaître parla d’un “atome primitif”, ancêtre de tout l’univers. Albert Einstein, d’abord sceptique, dut modifier sa théorie pour admettre l’expansion de l’univers. Et soudain, une parole coranique résonna avec éclat :
« Et le ciel, Nous l’avons construit avec force, et Nous l’élargissons. » (51:47).
Le terme nûsi‘û — “Nous élargissons” — prit alors une dimension nouvelle. Les exégètes anciens, comme At-Tabarî, comprenaient ce mot comme une image de la puissance d’Allah qui maintient les cieux immenses et solides. Mais à la lumière des découvertes modernes, cette parole évoque pour nous une vérité saisissante : l’univers n’est pas figé, il est en expansion constante.
Le croyant, en lisant cela, ne tombe pas dans l’illusion que le Coran est un livre de physique. Il comprend plutôt que la Parole divine parle à tous les temps. Au compagnon de Médine, elle rappelait que la pluie descend du ciel et nourrit la terre. Au savant abbasside, elle ouvrait une porte à la recherche astronomique. Et au scientifique moderne, elle fait écho aux galaxies qui fuient dans l’immensité.
Le Prophète ﷺ avait dit : « Réfléchissez sur la création d’Allah, mais ne méditez pas sur Son essence. » (Rapporté par Abou Chaykh). Cette parole garde toute sa force aujourd’hui. L’homme peut sonder les étoiles, mesurer les ondes gravitationnelles, observer les galaxies à des milliards d’années-lumière, mais il ne doit jamais oublier que derrière chaque calcul se cache un signe, et que derrière chaque signe se cache Allah.
Ainsi, ce premier pas dans notre quête du savoir montre déjà l’harmonie entre la Révélation et la découverte. Le Coran n’a pas livré d’équations, mais il a prononcé une parole intemporelle, l’univers eut un commencement, il fut séparé et il est en expansion. L’eau, quant à elle, demeure le secret de la vie. Ce double signe — cosmique et biologique — suffit à éveiller les cœurs et à inviter l’homme à se soumettre à Celui qui est l’Auteur du ciel et de la terre.



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