LES ORIGINES DE LA CRÉATION DE L’UNIVERS
Projet « Le Défi Céleste » — Tome 1
Auteur : Djamal Boucherf
Édition : 2025
Copyright © 2025 – Tous droits réservés.
Autoédition – Projet Le Défi Céleste
Citations coraniques
“ Au nom d’Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux”
« En vérité, dans la création des cieux et de la terre et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence. » (Âl ‘Imrân3:190–191)
« Celui qui a créé sept cieux superposés : tu ne vois aucune disproportion dans la création du Tout Miséricordieux. » (Al-Mulk 67:3–4)
« Et Il a élevé le ciel et établi la balance… » (Ar-Raḥmân55:7–9)
« Les cieux et la terre formaient une masse compacte ; puis Nous les avons séparés ; et de l’eau Nous avons fait toute chose vivante. » (Al-Anbiyâ’ 21:30)
« Il a créé la nuit et le jour, le soleil et la lune — chacun vogue dans une orbite. » (Al-Anbiyâ’ 21:33)
« Et parmi Ses signes, la diversité de vos langues et de vos couleurs. » (Ar-Rûm30:22)
Dédicaces
A Celui qui dit « Sois » et l’univers fut.
A tous ceux qui cherchent dans la lumière du ciel la trace du Créateur.
A ceux qui doutent avec sincérité car le doute est souvent la première porte de la foi.
A mes frères et sœurs en humanité, croyants ou non, qui regardent le monde avec respect et émerveillement.
A ceux qui étudient, méditent et se rappellent que la science sans âme n’est qu’une ombre sans lumière.
Les origines de la création de l’univers
Page d’authenticité et de crédits
1. Authenticité et rigueur scientifique
Le présent ouvrage, Les origines de la création de l’univers, s’appuie sur une sélection rigoureuse de sources issues de la tradition islamique et des sciences modernes. Tous les versets coraniques, ḥadīths et commentaires exégétiques ont été vérifiés dans leurs éditions de référence et comparés aux traductions académiques reconnues (Ibn Kathîr, at-Ṭabarî, al-Qurṭubî, al-Râzî, al-Ghazâlî, Ibn ʿArabî). Les rapprochements avec les découvertes scientifiques contemporaines sont présentés comme des résonances intellectuelles et non comme des démonstrations empiriques. L’objectif de cette œuvre est spirituel et pédagogique, montrer la cohérence du regard coranique sur la création et non réduire la Parole divine à des théories physiques.
Les citations de savants musulmans classiques sont établies à partir de textes authentifiés selon les éditions critiques disponibles dans les bibliothèques universitaires islamiques (Dār al-Kutub, al-Azhar, Dār al-Maʿrifa, etc.). Les sources scientifiques modernes citées proviennent d’ouvrages universitaires validés par des comités de lecture, publiés chez Cambridge UniversityPress, Princeton UniversityPress, W. W. Norton et Pearson Education.
2. Déontologie intellectuelle
L’auteur affirme avoir respecté les principes de probité intellectuelle :
– les citations sont fidèlement reproduites,
– les idées issues d’autrui sont clairement attribuées,
– les références scientifiques sont contemporaines et vérifiables,
– aucune altération du sens original des versets ou hadiths n’a été introduite.
Toute ressemblance entre cette œuvre et d’autres travaux est fortuite, sauf indication contraire dans les notes ou la bibliographie.
3. Mention de responsabilité
L’auteur ne prétend pas à l’infaillibilité. Les interprétations proposées s’inscrivent dans une démarche de méditation éclairée, fondée sur l’amour du savoir et le respect du texte sacré. Ce travail ne remplace en rien les sources premières de la religion ni les avis des savants reconnus ; il invite seulement le lecteur à réfléchir sur les signes visibles de la puissance divine.
4. Crédits et publication
Auteur : Djamal Boucherf
Titre : Les origines de la création de l’univers
Éditeur : Autoédition – Projet Le Défi Céleste
Copyright : © 2025 – Tous droits réservés à l’auteur.
Toute reproduction, diffusion ou traduction sans autorisation écrite est interdite.
Les origines de la création de l’univers
Banque d’épigraphes (Coran & hadiths sahîh)
— « En vérité, dans la création des cieux et de la terre et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence. » Âl ‘Imrân (3:190–191, extrait). (Coran 3:190–191).
— « Celui qui a créé sept cieux superposés : tu ne vois aucune disproportion dans la création du Tout Miséricordieux. » AlMulk (67:3–4, extrait). (Coran 67:3–4).
— « Et Il a élevé le ciel et établi la balance… » ArRaḥmān(55:7–9, extrait). (Coran 55:7–9).
— « Les cieux et la terre formaient une masse compacte ; puis Nous les avons séparés ; et de l’eau Nous avons fait toute chose vivante. » AlAnbiyâ’ (21:30, extrait). (Coran 21:30).
— « Il a créé la nuit et le jour, le soleil et la lune — chacun vogue dans une orbite. » AlAnbiyâ’ (21:33). (Coran 21:33).
— « Et parmi Ses signes, la diversité de vos langues et de vos couleurs. » ArRûm (30:22, extrait). (Coran 30:22).
— « Allah a prescrit l’excellence (aliḥsân) en toute chose. » Ḥadîth authentique. (Muslim).
— « Facilitez et ne rendez pas les choses difficiles ; annoncez (la bonne nouvelle) et ne faites pas fuir. » Ḥadîth authentique. (Boukhârî & Muslim).
— « La religion est aisance. » Ḥadîth authentique. (Boukhârî).
Les origines de la création de l’univers
Présentation
Ce livre est né d’un long voyage au cœur du Coran et du monde. Il cherche à réunir ce que les siècles ont séparé, la foi et la connaissance, la prière et la raison, la science et la lumière.
A travers cinq chapitres, il explore les signes visibles et invisibles de la création, la naissance de l’univers, l’apparition de la vie, la transmission du savoir et la destinée de la terre. Chaque page invite à la contemplation et à la réflexion. Les versets coraniques y dialoguent avec les découvertes modernes, les paroles des exégètes rencontrent celles des savants et la foi retrouve sa place au cœur de la connaissance.
Ce livre ne prétend pas expliquer le monde, mais le faire comprendre. Il ne cherche pas à prouver Dieu mais à Le reconnaître à travers la beauté de Sa création.Son ambition est simple, rendre à la science son intelligence et à la foi sonâme, pour que l’homme retrouve l’équilibre perdu entre le savoir et la sagesse.
C’est un appel à la méditation, à la curiosité, à l’humilité. Une invitation à lire le monde comme on lit un verset. Et dans chaque signe de la création, entendre la même parole éternelle : « Tout revient à Dieu. »
Dans cette perspective, il m’a semblé essentiel d’ancrer cette œuvre dans la continuité du savoir et de la foi, telle qu’elle a été transmise depuis des siècles par les héritiers du Message divin.
Car la lumière qui éclaire ces pages n’est pas nouvelle, elle est celle que des générations de croyants, de penseurs et de savants ont entretenue à travers le temps, avec patience et fidélité.
C’est dans cet esprit de transmission et de gratitude que s’inscrit le présent ouvrage.
Ce premier tome s’appuie sur une vaste compilation de versets coraniques, de hadiths prophétiques authentiques, ainsi que de citations d’exégètes, de savants et de mystiques qui ont marqué de leur empreinte l’histoire intellectuelle et spirituelle de l’islam.
Chacun de ces extraits a été sélectionné avec rigueur afin d’illustrer la cohérence parfaite entre la Parole divine, la raison humaine et la contemplation du monde créé.L’ensemblede ces références confère à l’ouvrage une dimension à la fois scientifique et méditative, où la réflexion s’allie à la foi, et où la connaissance devient un acte d’adoration.
Cet ouvrage se veut également un hommage profond et reconnaissant à l’égard de ces pionniers de la science et de la spiritualité qui, par leur labeur et leur dévotion, ont fait rayonner la civilisation musulmane.Par leur héritage, ils ont démontré à l’humanité la justesse éternelle du Coran et ont offert au monde islamique ses siècles de gloire et de lumière, témoignant que la véritable science ne s’oppose jamais à la foi, mais en est le prolongement naturel.
Puisse Dieu, dans Sa Miséricorde infinie, les combler de Sa lumière et permettre que leur œuvre continue d’inspirer les chercheurs de vérité jusqu’au Jour dernier.
— Djamal Boucherf
Les origines de la création de l’univers
Avant-propos
Il existe des livres qui naissent d’une idée et d’autres qui naissent d’un appel intérieur. Celui-ci appartient à la seconde catégorie. Il n’a pas été écrit pour instruire mais pour éveiller. Non pour démontrer mais pour rappeler. Ce livre est né du silence de la méditation et de la lumière des signes. Il est le fruit d’années de réflexion, de lectures, d’émerveillement et parfois de doute. Car comprendre le monde, c’est d’abord accepter de s’y perdre pour mieux y retrouver Dieu.
Le Coran n’est pas seulement un texte révélé, il est un univers en mouvement. Chaque verset y est un monde, chaque mot une loi. Ceux qui l’approchent avec un cœur pur découvrent que le Livre de Dieu parle non seulement à l’âme, mais aussi à l’intelligence. Il invite à la contemplation des cieux, de la terre, de l’eau, de la lumière et de la vie. Il appelle l’homme à réfléchir sur lui-même et sur le monde qu’il habite. Ce livre tente humblement de répondre à cet appel.
A travers ces pages, le lecteur entreprend un voyage. Ce voyage commence avant le temps et s’étend jusqu’à la fin du monde. Il traverse la matière, la vie, la connaissance et la destinée. Chaque chapitre est une étape de ce chemin. Le premier évoque la genèse de l’univers, le second explore la vie et la raison, le troisième célèbre le savoir et les savants, et le quatrième contemple la terre et le retour vers le Créateur. Ce parcours n’est pas linéaire, il est circulaire, comme la création elle-même. Il part de la lumière et y revient.
Le monde moderne a séparé ce que le Coran unit. Il a isolé la science de la sagesse, la connaissance de la foi. L’homme, dans sa conquête du savoir, a cru pouvoir se passer de Dieu et dans cette illusion, il a perdu le sens de sa propre grandeur. Ce livre veut rappeler que la foi et la science ne sont pas deux chemins opposés mais deux formes d’une même quête. L’une éclaire le cœur, l’autre éclaire le monde. Et quand elles se rencontrent, la lumière devient complète.
Les savants musulmans d’autrefois avaient compris cette harmonie. Ils lisaient le ciel comme un livre et le Livre comme un ciel. Al-Bîrûnî, Ibn Sînâ, Ibn al-Haytham, Al-Ghazâlî, Al-Khawârizmî, Ibn Khaldûn et tant d’autres ont incarné cette unité du savoir. Ils observaient la nature avec émerveillement et méditaient la révélation avec rigueur. Pour eux, étudier le monde, c’était contempler Dieu. Leur science n’était pas un instrument de domination, mais un acte d’adoration.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de revenir en arrière, mais de retrouver ce lien perdu. Le monde contemporain a atteint des sommets de connaissance, mais il a oublié la direction. Il sait comment les choses fonctionnent, mais il ne sait plus pourquoi elles existent. L’humanité s’est enrichie de savoirs mais appauvrie de sens. Ce livre veut rappeler que la connaissance n’a de valeur que si elle conduit à la vérité et que la vérité ultime réside en Dieu.
L’intention de cette œuvre n’est pas de faire du Coran un traité scientifique, ni de réduire la foi à des équations. Elle est d’un autre ordre, montrer que le Coran parle de la nature avec un langage de signes, non de formules. Le but n’est pas de prouver la révélation par la science, mais d’éveiller à la beauté de leur harmonie. La science explique comment, le Coran révèle pourquoi. La science décrit, le Coran oriente. Et entre les deux, l’homme chemine.
Chaque chapitre de ce livre a été écrit dans le respect de cette méthode. Il ne s’agit pas d’un commentaire littéral ni d’un discours doctrinal, mais d’une méditation sur les versets à connotation scientifique. Chaque chapitre relie le sens spirituel à la réalité du monde, la parole divine à la découverte humaine. Les exégètes classiques, les savants musulmans, les chercheurs modernes, les philosophes et les mystiques y dialoguent sans s’opposer. Car la vérité, qu’elle soit révélée ou découverte, provient de la même source.
Le style adopté est volontairement simple et contemplatif. Il ne s’adresse pas aux spécialistes, mais à tous ceux qui cherchent. Ce livre n’impose rien, il propose une lecture du monde. Il invite à observer, à réfléchir, à s’émerveiller. Il parle à la fois à l’intellect et au cœur. Car la foi véritable n’est pas aveugle, elle voit plus loin que les yeux.
Ce projet est aussi un hommage à la tradition intellectuelle islamique. Une tradition qui, pendant des siècles, a porté la flamme de la connaissance universelle. De Bagdad à Cordoue, de Damas à Samarcande, des hommes de science ont uni la foi et la raison pour éclairer le monde. Cette œuvre veut prolonger cet héritage, en le réinscrivant dans notre temps, avec nos mots et nos questionnements.
Mais plus encore, ce livre est un témoignage personnel. Il est le fruit d’une conviction profonde, le Coran contient la clé de toutes les énigmes de l’univers. Pas sous la forme d’expériences ou de théories, mais sous celle de signes qui invitent à la découverte. Chaque verset ouvre un horizon, chaque mot cache un monde. Le croyant qui médite sur ces signes se rapproche du Créateur et le chercheur sincère y trouve une source d’inspiration inépuisable.
Ce travail ne cherche ni gloire ni polémique. Il ne veut pas convaincre par la force, mais par la lumière. Il s’adresse à tous croyants et non-croyants, scientifiques et poètes, chercheurs et simples curieux. Son seul objectif est de susciter la réflexion, de raviver la conscience, de redonner au monde sa dimension sacrée.
Le Coran dit : « Ceux qui se rappellent Dieu debout, assis et couchés sur leurs côtés, et méditent sur la création des cieux et de la terre, disent : Seigneur, Tu n’as pas créé cela en vain. » (ÂlʿImrân 3 : 191).
Ces paroles résument tout ce que ce livre tente d’exprimer. Rien n’est vain, rien n’est hasard. Tout est signe, tout est enseignement, tout est appel.
Ce livre est une offrande. Une offrande à Dieu, à la vérité et à la connaissance. Une manière de dire merci à Celui qui a donné à l’homme la raison et le cœur, la parole et la lumière. Si ces pages contribuent, ne serait-ce qu’un peu, à rapprocher le savoir de la foi, à réconcilier l’esprit et l’âme, alors leur mission sera accomplie.
Les origines de la création de l’univers
Introduction
Au commencement était la parole et cette parole fut lumière. De cette lumière naquirent les mondes, les lois, les forces et la vie. Le Coran a révélé ce mystère en des termes que les siècles n’ont pas épuisés.
« Nous leur montrerons Nos signes dans l’horizon et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est la vérité. » (Fussilat 41 : 53).
Ce verset est la source et le cœur de ce livre. Il résume l’intention de toute recherche humaine, comprendre les signes du Créateur à travers la création.
Depuis qu’il est apparu sur terre, l’homme n’a cessé de lever les yeux vers le ciel et d’interroger le monde. Il a vu dans les étoiles des routes, dans la mer des miroirs, dans le vent des messagers. Mais au-delà des phénomènes, il pressentait une présence. Cette présence, le Coran l’appelle Allāh, Celui qui crée, qui ordonne et qui guide. Les prophètes sont venus rappeler ce lien sacré entre la connaissance et la foi. Ils ont enseigné que comprendre le monde, c’est reconnaître Dieu.
Cette œuvre est née de cette conviction, le savoir et la révélation ne s’opposent pas, ils se complètent. Le Coran n’est pas un livre de science, mais il contient les principes qui inspirent la science. Il ne décrit pas les équations, il en montre la sagesse. Dans chaque verset se trouve un appel à la réflexion. « Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? » (Muhammad 47 : 24). Ce livre est une invitation à méditer, à observer, à relier la foi à l’intelligence.
Les savants musulmans du passé ont compris cela. Al-Bîrûnî, Ibn Sînâ, Ibn al-Haytham, Al-Khawârizmî et tant d’autres ont vu dans la science une adoration. Étudier le monde, pour eux, c’était contempler la perfection du Créateur. Ibn Khaldûndisait que la raison et la foi sont deux ailes du même oiseau et que celui qui en brise une ne peut plus s’élever. C’est dans cet esprit que ce projet a été conçu en vue de rapprocher la contemplation du croyant à la rigueur du chercheur.
Le Coran contient plus d’un millier de versets à connotation scientifique. Ils parlent du ciel, de la terre, de la vie, de l’eau, du feu, de la lumière, du sommeil, du temps, de la mort et de la résurrection. Ces versets ne visent pas à enseigner la physique ou la biologie, mais à éveiller la conscience. Ce livre tente de parcourir ces signes, non pour les enfermer dans des théories, mais pour les faire dialoguer avec la science et la raison.
Chaque chapitre de cette œuvre représente une étape dans ce voyage. Le premier explore la naissance de l’univers, les origines de la matière et la symphonie des éléments. Il montre comment le Coran évoque la création des cieux et de la terre avec une précision qui inspire la science moderne. Le second s’attache à la vie, à l’homme et à la raison. Il relie les versets sur la création d’Adam, la connaissance, la guidance et le sens moral à la biologie et à la psychologie spirituelle. Le troisième honore les savants, les penseurs et les chercheurs de vérité. Il retrace la chaîne du savoir depuis les premiers savants musulmans jusqu’aux grandes découvertes modernes, pour montrer que la quête de la connaissance est un acte de foi.
Le quatrième et cinquième, enfin, contemplent la terre, le temps et le retour. Ils éclairent la fin du monde, le sommeil, la mort et la résurrection comme des étapes d’un même cycle divin.
Ces cinq chapitres forment une seule architecture. Ensemble, ils racontent le voyage de la lumière, son jaillissement, son reflet dans la vie, sa diffusion par la connaissance et son retour vers l’origine. Cette œuvre n’est pas seulement une étude, c’est un itinéraire de conscience. Elle invite le lecteur à ne plus regarder la création comme une accumulation de faits, mais comme un texte sacré écrit en langage cosmique.
Les exégètes classiques comme Ibn Kathîr, At-Tabarî ou Al-Qurtubî ont ouvert la voie de la compréhension spirituelle du monde. Les savants modernes, en explorant les galaxies, les particules et la vie, en prolongent la lecture. L’un et l’autre s’accordent sur une vérité, la réalité est une révélation continue. Chaque découverte, chaque loi, chaque équation n’est qu’un verset lu autrement.
Mais au-delà de la science, ce livre s’adresse au cœur. Il rappelle que la connaissance sans foi est aveugle et que la foi sans connaissance est incomplète. Dieu a donné à l’homme l’intelligence pour qu’il contemple, non pour qu’il s’enivre d’orgueil. Chaque progrès scientifique devrait être un pas vers l’humilité, non vers la négation.
Le monde contemporain, malgré ses prouesses, traverse une crise de sens. L’homme sait presque tout mesurer, mais il ne sait plus pourquoi il vit. Il comprend la matière, mais ignore la lumière. Ce livre veut rétablir le lien perdu entre le savoir et la sagesse. Il veut rappeler que la science est sacrée lorsqu’elle s’oriente vers la vérité et que la vérité n’est pas une théorie mais une présence.
Ce projet n’a pas la prétention d’expliquer les mystères de Dieu, mais de les contempler avec respect. Il ne cherche pas à prouver le Coran, car la parole de Dieu n’a pas besoin de preuves humaines. Il cherche simplement à montrer que ce qui fut révélé au VIIᵉ siècle éclaire encore le XXIᵉ, que les signes divins sont visibles dans les cieux, dans les océans, dans le cœur de l’homme et jusque dans l’infiniment petit.
Chaque page de ce livre est une invitation à la méditation. Elle appelle à la gratitude et à la curiosité. Elle rappelle que la foi n’est pas une fuite du monde, mais une lecture plus profonde du monde. Celui qui médite sur la création ne s’éloigne pas de Dieu, il s’en rapproche. Celui qui contemple le ciel ou la cellule, la lumière ou le son, entend la même parole :
« C’est Lui le Créateur, l’Inventeur, le Formateur. A Lui les plus beaux noms. » (Al-Hashr 59 : 24).
Ainsi s’ouvre ce voyage, à la croisée de la science et de la foi. Ce livre est un pont entre deux rives, celle de la raison et celle de la révélation. Il ne sépare pas le savoir de la prière, ni la recherche de la méditation. Il veut rappeler, humblement, que toute connaissance authentique conduit à l’émerveillement et que l’émerveillement conduit à Dieu.
Chapitre 1
Les signes du Créateur dans la création
L’univers tout entier est un livre ouvert dont les pages s’étendent à l’infini. Chaque étoile, chaque souffle de vent, chaque grain de poussière y trace une lettre du Verbe divin. Pourtant, nombreux sont ceux qui regardent sans voir, entendent sans comprendre et vivent sans jamais s’émerveiller.
Le Créateur a placé dans Sa création des signes manifestes visibles par les sens et intelligibles par la raison, afin que l’homme médite, qu’il se reconnaisse comme témoin et non comme maître de l’univers.
En contemplant le ciel et la terre, les cieux ordonnés et les cycles du temps, le croyant découvre la cohérence parfaite d’une œuvre qui ne laisse place ni au hasard, ni à l’absurde.
Comme le rappelle le Très-Haut :
« Nous leur montrerons Nos signes dans l’horizon et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela, la Vérité. »
(Sourate Fussilat, 41 : 53)
Ce premier chapitre invite donc à lever les yeux vers les cieux, à scruter la terre et à écouter le murmure silencieux de la création, où chaque atome proclame : « Il n’est de dieu que Lui. »
Section 1 – Le commencement : du néant à l’ordre cosmique
Avant qu’il y ait lumière, il n’y avait que silence. Avant le silence, il n’y avait que la Volonté. Et lorsque cette Volonté voulut que l’univers soit, elle ne prononça qu’un mot :
« Sois ! » — et tout commença.
Ainsi naquit le temps, ainsi s’ouvrit le livre du monde. Dans le mystère du commencement, le Coran ne cherche pas à satisfaire la curiosité de l’homme mais à réveiller en lui l’émerveillement devant l’acte créateur. Là où les anciens peuples avaient imaginé des dieux modelant la terre ou des forces se heurtant dans le vide, la Révélation affirme avec simplicité que le monde est le fruit d’une volonté unique, celle d’un Dieu qui crée sans effort et sans matière première.
« Votre Seigneur est Celui qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis S’est établi sur le Trône. »
(Al-Aʿrâf 7 : 54)
Les commentateurs anciens, d’at-Ṭabarî à Ibn Kathîr, expliquent que ces “six jours” ne sont pas des journées humaines, ce sont des étapes, des degrés d’organisation, une pédagogie divine qui fait émerger l’ordre du néant. Le mot taqdîr revient souvent sous leur plume, il signifie mesure, proportion, plan. Rien n’est laissé au hasard, la lumière, la matière, la durée tout est soumis à une loi invisible que le Créateur a tracée avant même que le temps ne commence.
Quand la science moderne parle d’un « instant zéro », d’un point où surgit soudain une énergie infinie, elle s’approche, sans le savoir, de cette idée coranique, le monde a une origine, une limite et une volonté à son principe. Le Big Bang n’est pas une explication, mais la trace visible de ce « Sois ! » initial. Le savant calcule ; le croyant contemple. L’un mesure la dilatation du ciel, l’autre y voit le signe d’une expansion ordonnée, programmée depuis l’éternité. Les deux parlent du même phénomène, mais l’un parle du comment, l’autre du pourquoi.
« C’est Lui qui a créé les cieux et la terre en toute vérité. Le jour où Il dit : “Sois !”, elle est. Sa Parole est la vérité. »
(Al-Anʿâm 6 : 73)
Le temps, disent les théologiens comme Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, n’est qu’une créature parmi les créatures, il n’existait pas avant la création. Le « commencement » dont parle le Coran n’est pas un point sur une ligne mais un acte de révélation. Au moment où Dieu décide que quelque chose doit être, le temps naît avec cette chose. La lumière devient alors le premier repère du monde créé.
« Dieu est la lumière des cieux et de la terre » (An-Nûr 24 : 35)
Verset immense, que les mystiques comme al-Ghazâlîcommentèrent en disant que la lumière sensible n’est que le reflet de la lumière spirituelle.
Le savant mesure les photons, le croyant perçoit la clarté de l’Être. Quand la première lumière surgit, ce n’est pas seulement l’éveil de la matière, c’est la première louange, la première obéissance à l’ordre divin. Ainsi, tout ce qui brille, tout ce qui rayonne, répète en silence l’acte d’adoration du commencement.
Le mot “Kun”, dans la Parole divine, n’est pas une onomatopée. Il exprime la décision absolue. Al-Ghazâlî y voyait la manifestation de la kalimaqadîma — la Parole éternelle qui traverse le temps sans s’y soumettre. Ibn ʿArabî, dans ses Futûḥât al-Makkîyya, affirma que l’univers entier est un texte vivant, chaque étoile une lettre, chaque souffle un mot du Livre cosmique. Le monde parle, même quand il se tait. Le vent récite, la mer médite, la pierre se souvient.
Aujourd’hui, les physiciens décrivent l’univers comme un tissu d’ondes et d’énergie ; ils disent que tout vibre, que tout est rythme. Le mystique sourit, il savait déjà que le cosmos chante. “Sois” n’est pas un ordre isolé ; c’est une note tenue depuis l’aube de la création, une vibration qui maintient tout en vie. Si elle s’arrêtait un seul instant, tout retournerait au néant.
« N’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte, puis Nous les avons séparés ? » (Al-Anbiyâ’ 21 : 30)
Les savants musulmans interprétèrent cette séparation comme la structuration progressive de la création. Là où il n’y avait qu’une substance indifférenciée, Dieu fit apparaître la diversité. Le haut et le bas, la lumière et l’obscurité, la chaleur et le froid. Les astronomes modernes parlent de matière condensée, d’explosion initiale, d’expansion continue. Mais la logique coranique n’est pas mécanique ; elle est spirituelle. Elle dit : Dieu sépare pour que les signes soient lisibles.
Chaque ciel, chaque étoile, chaque poussière d’or cosmique obéit à la même loi, se tenir à sa place dans l’harmonie voulue. Le désordre apparent du monde n’est qu’une illusion de regard ; au fond, tout suit une musique que seul le silence intérieur permet d’entendre. Les anciens appelaient cela “ordre céleste” ; nous dirions aujourd’hui “constantes physiques” : la gravitation, la lumière, le mouvement. Mais derrière ces lois, demeure l’Ordonnateur.
Au fil du temps, la création continue. Dieu ne crée pas une fois pour toutes, Il soutient la création à chaque instant. Ibn Kathîr cite le hadith : « Dieu tient le ciel pour qu’il ne tombe pas sur la terre, sinon par Sa permission. » Ainsi, la continuité de l’univers n’est pas mécanique, elle est miséricorde.
Et quand l’homme contemple les cieux étoilés, il contemple en vérité la permanence du commandement divin. Chaque seconde, chaque battement de cœur, chaque rotation de planète est un écho du premier ordre. Rien ne dure par soi-même ; tout est suspendu à cette Parole invisible.
« Sa Parole est la vérité. À Lui la royauté le jour où l’on soufflera dans la Trompe. » (Al-Anʿâm 6 : 73)
Alors, que reste-t-il à l’homme sinon l’émerveillement ? Car ce qui le précède, le dépasse et le contient, c’est cette Volonté première qui a fait jaillir l’être du néant. Comprendre cela, c’est déjà adorer.
La science cherche à mesurer le commencement ; la foi cherche à s’en souvenir. Et dans ce souvenir, il y a une paix profonde, savoir que tout ce qui existe fut voulu, que rien n’est livré au hasard et que derrière le tumulte de la matière, il y a un Nom, le Nom qui a tout fait naitre.
Au terme de ce premier regard, le lecteur comprend que la création n’est pas un souvenir ancien, mais un acte qui se répète sans cesse…
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