L’homme au « savoir du Livre »

 

L’homme au « savoir du Livre »

dans la sourate An-Naml (27 :40)

« Au nom de Dieu Le Tout Miséricordieux Le Très Miséricordieux »

﴿قَالَ الَّذِي عِندَهُ عِلْمٌ منَ الْكِتَابِ أَنَا آتِيك َ بِهِ قَبْلَ أَن يَرتَدَّ إِلَيْك َ طَرفُك َ ۚ فَلَمَّا رآهُ مُسْتَقِرا عِندَهُ قَالَ هََٰذَا مِن فَضْلِ ربي لِيَبْلُونِي أَأَشْكُر ُ أَمْ أَكْفُر ُ ۖ و َ مَن شَكَر َ فَإِنَّمَا يَشْكُر ُلِنَفْسِهِ ۖ و َ مَن كَفَر َ فَإِنَّ ربي غَنِيٌّ كَريمٌ﴾

[ النمل: 40]

Quelqu'un qui avait une connaissance du Livre dit : « Je te l'apporterai avant que tu n'aies cligné de l’œil ». Quand ensuite, Salomon a vu le trône installé auprès de lui, il dit : « Cela est de la grâce de mon Seigneur, pour m'éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant c'est dans son propre intérêt qu'il le fait, et quiconque est ingrat... alors mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux ». [An-Naml: 40] (source google)

Dans la sourate An-Naml, Allah عز وجل nous relate un épisode marquant du règne de Sulaymân عليه السلام. Lorsque le Prophète- Roi demande qui peut lui apporter le trône de Bilqîs, reine de Saba, avant qu’elle n’arrive, deux personnages se manifestent. le premier est un « ‘ifrit » (puissant génie), qui promet de l’apporter avant la fin de la séance.

le second, présenté comme « celui qui possédait une science du Livre », affirme qu’il peut l’apporter « avant que ton regard ne se détourne ».

Ce « second inconnu » a intrigué les exégètes musulmans et suscité plusieurs interprétations. Les principales interprétations des exégètes. La majorité des commentateurs classiques (At-Tabarî, Al-Qurtubî, Ibn Kathîr, etc.) rapportent que cet homme était Âṣif ibn Barkhiyâ,. secrétaire et vizir de Sulaymân عليه السلام 

Il était un homme pieux et savant, gardien du secret du roi-prophète. Il connaissait l’Ism Allâh al-A‘ẓam (le Nom suprême d’Allah), dont l’invocation est exaucée immédiatement.

En prononçant ce Nom, Allah lui permit de transporter le trône en un instant.

Certains exégètes ne donnent pas de nom et disent simplement qu’il s’agissait d’un homme pieux de l’entourage de Sulaymân.

L’expression « عنده علم من الكتاب » (« ayant une science du Livre») signifie qu’il possédait un fragment de la science divine,que ce soit de la Torah ou d’une révélation particulière. Par ce savoir, Allah lui accorda ce miracle.

Un petit nombre de commentateurs voient ce verset comme une allégorie. L’homme représente la puissance de la science liée à la foi, plus efficace que la force brute.

En comparaison, l’‘ifrit (génie puissant) symbolise la force matérielle limitée et lente.

La sagesse derrière le récit : Supériorité du savoir sur la force :

Le contraste est frappant, le génie, malgré sa puissance, a besoin d’un délai (jusqu’à la fin de la séance).

L’homme, par son savoir de Dieu, agit instantanément. Message : la science divine dépasse la force brute. 

  La modestie de Sulaymân عليه السلام :

Quand Sulaymân vit le trône posé devant lui, il dit : « Ceci est de la grâce de mon Seigneur…»

Il attribua ce prodige à Allah seul, sans s’enorgueillir. C’est un rappel que même les miracles sont des dons divins, non des exploits humains.

Le rôle de l’invisible (ghayb) :

Le verset montre que Dieu accorde parfois à Ses serviteurs un accès à des secrets de l’invisible, mais uniquement comme signe et preuve de Sa puissance.

Enseignement pour les croyants :

Celui qui se rattache sincèrement à Allah peut réaliser des choses que les puissances matérielles ne sauraient accomplir.

Le verset est un appel à placer sa confiance dans la science révélée et le lien spirituel plutôt que dans les seules forces matérielles.

En conclusion, le « second inconnu » de la sourate An-Naml est, selon la majorité des exégètes, Âṣif ibn Barkhiyâ, vizir de Sulaymân عليه السلام, détenteur d’un savoir divin particulier. Le Coran ne mentionne pas son nom, car l’essentiel n’est pas l’identité, mais la leçon spirituelle. La vraie puissance réside dans la connaissance de Dieu et la proximité avec Lui, non dans la force brute.

Ainsi, ce passage illustre l’un des grands enseignements coraniques :

La science, quand elle est enracinée dans la foi, surpasse toutes les forces visibles et matérielles.