Seigneur des deux Orients et Seigneur des deux Occidents
« Seigneur des deux Orients
et Seigneur des deux Occidents »
Lecture Coranique et Lumière Scientifique
En révélant le Coran à l'humanité, Dieu a transmis un message à la fois spirituel et porteur de connaissance. Depuis plus de 14 siècles, ce texte continue de nourrir la réflexion des savants dans divers domaines, notamment les sciences de la nature, l'astronomie, la médecine ou encore la philosophie.
Récemment, un verset a particulièrement retenu mon attention. Court, d'apparence simple, il révèle, à la lumière des connaissances modernes, une profondeur remarquable :
« Seigneur des deux Orients et Seigneur des deux Occidents » (Sourate Ar-Rahmân, verset 17)
Traditionnellement, les exégètes ont interprété ce verset comme une référence aux deux positions extrêmes du lever et du coucher du soleil durant l'année, les solstices d'été et d'hiver. Une lecture spirituelle et cosmique du rythme de la création.
Cependant, en tant qu'observateur contemporain et suite à l’étude du fonctionnement de la terre (rotation de la terre, basculement de la ligne équatoriale qui ceinture la terre en son milieu et le phénomène du jour et de la nuit) je suis arrivée àune lecture complémentaire.
Si l'on considère la sphéricité de la Terre, puisque cette information est connue en notre temps ce qui n’était pas le cas jusqu’au 17è siècle, alors, on peut imaginer deux points diamétralement opposés sur l'équateur : A et B. Quand le point A est en plein jour, B est dans la nuit et cela, suite à la rotation de la terre et l’exposition successive des points A et B au soleil.
Chaque point connaît donc son propre orient (lever du soleil) et son propre occident (coucher du soleil). Ainsi, deux orients et deux occidents coexistent sur Terre à chaque instant, confirmant indirectement sa forme sphérique et son mouvement de rotation.
Ce verset, révélé au 7e siècle, peut être mis en parallèle avec les débats scientifiques houleux qui ont émergé en Europe plusieurs siècles plus tard sur la rotondité de la Terre. Des figures comme Copernic, puis Galilée, ont proposé des théories héliocentriques qui leur ont valu condamnation et persécution. Galilée fut contraint d’abjurer en 1633 sa vision scientifique sous pression de l’Église.
Le monde musulman a connu un âge d’or scientifique, dont de nombreux noms témoignent encore aujourd’hui de l’ampleur. Des penseurs comme Al-Battani, Al-Biruni, Ibn al-Haythamou encore Tabet ibn Qurra étudiaient le ciel à travers l'observation rigoureuse et accédaient à des conclusions avancées sur la structure de l'univers. En traduisant, corrigeant puis enrichissant les savoirs grecs et indiens, ils ont jeté les bases de nombreuses sciences modernes. Le califat abbasside, notamment sous El-Mamoun, a été une période d’épanouissement intellectuel sans précédent, symbolisée par la Maison de la Sagesse de Bagdad.
Il ne s’agit pas ici de nier l’apport des savants européens, mais de rappeler que le savoir est une chaîne. Les civilisations se transmettent des flambeaux. Sans la préservation et le développement du savoir antique par les savants arabo-musulmans, la Renaissance européenne aurait sans doute été retardée de plusieurs siècles.
Signes scientifiques dans le Coran
Le Coran, en tant que texte religieux, ne prétend pas être un manuel scientifique. Mais il invite sans cesse à la réflexion :
« Ne réfléchissent-ils donc pas ? », « Ne regardent-ils pas les cieux, la terre, le soleil, la lune ? ». Ces questions ouvrent des voies vers la découverte, la contemplation et la responsabilité.
Lorsque le verset 30 de la Sourate "Les Prophètes" dit :
« Les cieux et la terre formaient une masse compacte. Nous les avons ensuite disjoints. Et de l'eau, Nous avons fait toute chose vivante. »
Cela fait écho à des théories scientifiques modernes telles que le Big Bang ou l'origine aquatique de la vie. De même, le verset 33 de la même sourate évoque :
« Le soleil et la lune nagent chacun dans une orbite. »
Ce qui correspond à l’observation astronomique actuelle.
Ce qui est remarquable, c’est que ces signes sont formulés dans un langage accessible à toutes les époques. Leur profondeur se révèle au fur et à mesure que l’humanité avance dans la connaissance.
Il ne s'agit pas ici de convaincre à tout prix, ni de dénoncer ou de blâmer d’autres croyances. Le but est d'éveiller la curiosité, de montrer comment foi et raison peuvent dialoguer et comment les civilisations, malgré les tensions et les oublis, peuvent se nourrir les unes des autres.
Loin d’être un texte figé, le Coran est une invitation permanente à l’observation, à l’exploration et à la responsabilité morale de l’homme face à l’univers.
Le message est universel, il ne s’adresse pas uniquement aux croyants, mais à "ceux qui raisonnent, contemplent et cherchent la vérité".
Que l’on soit croyant ou non, scientifique ou contemplatif, le monde est rempli de signes. Encore faut-il avoir le courage de les lire.



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